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Tout va bien avec vos enfants, alors osez découvrir qui ils sont vraiment!

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Quand s’arrête-t-on pour méditer sur notre relation avec nos enfants? Pour nombreux parents, pour ne pas dire tout, les temps d’arrêt, les discussions entre parents et l’analyse des attitudes de l’enfant commencent quand les choses vont mal. Quand on reçoit une fiche de l’école, quand l’enfant fait des crises, ou encore, quand on vit des inquiétudes, de la frustration ou qu’on se sent impuissant et incompétent, ou finalement, quand les conflits minent l’atmosphère.

Certes, toutes ces situations nécessitent de réfléchir aux stratégies à mettre en place pour améliorer la vie de famille et la relation parent-enfant. Toutefois, on oublie trop vite qu’il y a une quatrième zone relationnelle et que celle-ci nécessite aussi réflexion et entretien!

Passons en revue les quatre zones relationnelles et ensuite, on explorera ce que l’on peut faire dans cette 4e zone.

Les quatre zones relationnelles

J’explique dans mes ateliers parents que nous vivons quatre zones relationnelles entre parent et enfants, ou si vous préférez quatre types d’interactions qui se distinguent par la valence émotionnelle vécut par les parents et les enfants lors de ces interactions.

Zone d’empathie

Dans la zone d’empathie, notre enfant est habité par des émotions négatives parce que celui-ci fait face à un problème ou un défi pour lequel il semble incapable de trouver des solutions. Habituellement, dans cette zone, le parent se sent bien si ce n’est qu’il puisse ressentir de la sympathie pour sa progéniture. 

Il est souhaitable que le parent ait une attitude empathique plutôt que sympathique[1] pour pouvoir mieux écouter l’enfant, mettre des mots sur ses émotions et le soutenir dans la recherche de stratégies adaptatives.

Exemple : Noémie est revenue de l’école et elle pleure parce qu’elle a oublié son cahier de devoir à l’école.

Zone d’affirmation de soi

Cette deuxième zone est celle dans laquelle le parent est lui-même habité d’émotions négatives par rapport au comportement de l’enfant. Ici, c’est le parent qui a un problème.

Cette fois, le parent a avantage dans un premier temps à clarifier avec lui-même ses attentes ainsi que les motivations derrière ces attentes. Il pourra ensuite choisir de s’exprimer avec un message d’affirmation de soi pour permettre à l’enfant de mieux comprendre ce que son parent vit et ainsi s’ajuster ou encore, le parent pourra choisir d’agir sur la situation ou sur lui-même afin de réduire son malaise.

Exemple : Alexi et Marco jouent avec leur piste de course dans le salon alors que leur père veut regarder les nouvelles à la télévision.

Zone d’opposition

Cette zone tire son nom du fait que les attentes, les valeurs ou les désirs du parent sont en opposition avec celles de l’enfant.

Dans cette zone, le parent et l’enfant vivent des émotions négatives et la satisfaction de leurs attentes mutuelles ou le respect de leurs valeurs dépendent en grande partie de la flexibilité et de la collaboration de l’autre.

Dans cette zone le parent aura avantage à proposer l’utilisation de stratégies de résolution de conflit comme la conciliation pacifique ou opter pour la mise en place de limites claires.

Ex .: Ayman demande un morceau de gâteau alors qu’il a refusé de manger le repas. Les parents de Ayman sont en désaccord, car ils jugent que cela est mauvais pour sa santé.

Zone d’exploration

Dans cette dernière zone, le parent et l’enfant se sentent bien, car ils sentent que leurs besoins et leurs attentes principales sont comblés.

Il est temps dans cette zone d’observer votre enfant et de l’encourager à explorer le monde qui l’entoure. L’encourager à exercer sa créativité et à développer sa curiosité. Ces moments sont importants, voire primordiaux, car ils sont une mine d’information sur votre enfant. Vous découvrirez ses forces, ses talents et ses goûts. Toutes ces petites choses qui foisonnent en lui et qui font de lui en être unique.

Les 7 règles dans la zone d’exploration quand tout va bien!

1. Choisissez consciemment d’avoir du plaisir en pensant aux avantages de passer du temps avec votre enfant et si vous n’y parvenez pas, souriez, car votre sourire envoie un message positif à votre cerveau[2] et de plus, le sourire est contagieux!

2. Laissez votre enfant décider des règles, proposer lui d’être le chef et résister à la tendance à vouloir contrôler l’environnement et à diriger l’action.

3. Posez des questions ouvertes, c’est-à-dire des questions pour lesquelles il devra développer une réponse plus longue que oui ou non.

4. Accepter l’incertitude et le désordre, car l’exploration de la nouveauté ne peut se réaliser dans le cadre habituel, elle nécessite de sortir des sentiers battus.

5. Si vous avez plus d’un enfant, offrez un temps privilégié à chacun d’eux. Peut-être que papa et maman peuvent se séparer pour donner un temps particulier à chaque enfant en alternance.

6. Opter pour des activités simples, car ce ne sont pas lors des grosses sorties souvent coûteuses dans lesquelles il y a beaucoup d’action et de bruit que vous aurez le plus l’occasion de vivre ce temps d’exploration avec votre enfant. Marcher, dessiner, jouer à des jeux de société, faites du bricolage, des jeux de balles, cuisiner, faites du camping dans le salon, jouer dehors...

7. Faites-en une tradition afin de favoriser l’attachement et le renforcement positif. Créer votre moment de la semaine, votre vendredi en folie, votre journée spéciale du mois!

[1] L’empathie est la capacité à comprendre, à saisir les émotions de l’autre et aussi les cognitions qui leurs sont associées sans pour autant les partager tandis que la sympathie est le fait de partager les mêmes cognitions (évaluer la situation de la même façon) et ressentir les mêmes émotions que l’autre.

[2] Étude du feedback corporel (Adelmann et Zajonc, 1989)

Mélanie Trudel
Coach spécialisé dans le développement
de l'intelligence émotionnelle

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